
Artiste associé
Mehdi Qotbi
Né en 1951 dans le quartier de Takaddoum à Rabat, Mehdi Qotbi grandit dans un milieu modeste. Son enfance, marquée par des conditions de vie difficiles, a forgé en lui une résilience et un optimisme qui ne l’ont jamais quitté. C’est à l’âge de 12 ans, lors d’un défilé militaire, qu’il saisit l’opportunité d’aborder le ministre de la Défense nationale mais aussi peintre et poète, Mahjoubi Aherdane, pour intégrer le lycée militaire de Kénitra, où il manifeste un goût pour le dessin.
En 1967, il commence ses études à l’école des Beaux-Arts de Rabat. Sa rencontre déterminante avec le pionnier de la modernité marocaine, Jilali Gharbaoui (1930- 1971) l’encourage définitivement à poursuivre sa vocation artistique. Qotbi s’installe en France en 1969, où il s’imprègne des courants artistiques de l’époque. Il obtient, en 1972, son diplôme national des Beaux-Arts, puis affine sa formation à Paris pendant deux ans à l’École nationale supérieure des Beaux- Arts. De 1973 à 2007, près de la moitié de sa vie, il transmet sa passion aux jeunes générations en tant que professeur d’arts plastiques dans des lycées à Auxerre et à Paris tout en poursuivant parallèlement sa carrière d’artiste. Il est également invité en tant qu’artiste visiteur dans plusieurs universités américaines.
Influencé par l’abstraction lyrique, son œuvre puise aussi ses racines dans l’écriture arabe, les souvenirs de son enfance et l’artisanat traditionnel marocain. Peintre et aquarelliste, il expérimente la tapisserie et la céramique. Ses livres d’artiste témoignent de rencontres poético-artistiques originales. Son pinceau croise la plume de quelques-uns des plus grands écrivains et poètes de son époque tels Adonis, Yves Bonnefoy, Michel Butor, Aimé Césaire, Andrée Chedid, Jacques Derrida, Edouard Glissant, Octavio Paz, Nathalie Sarraute, Léopold Sédar Senghor, Vaclav Havel…
Soutenu par des critiques d’art tels que Pierre Restany, Otto Hahn, Pierre Gaudibert et Gilbert Lascault, Mehdi Qotbi voit son œuvre exposé à l’international, témoignant de l’universalité de son message. Elles trouvent leur place dans les collections du Musée national d’Art moderne du Centre Georges Pompidou, du Musée d’Art Moderne de Paris, de la Bibliothèque nationale de France, de la Menil Collection à Houston, du musée des Augustins de Toulouse, de la Jordan National Gallery of Fine Arts à Amman, ainsi qu’au Musée des artistes contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Impliqué dans la promotion de la culture marocaine, Mehdi Qotbi contribue à consolider les relations culturelles d’amitié entre le Maroc et la France. Fondateur de plusieurs associations dédiées au dialogue interculturel, le Cercle d’Amitié Franco-Marocain (association œuvrant au rapprochement entre les deux rives), le Trait d’Union Maroc – Europe (association contribuant à donner une autre image des Français issus de l’immigration), enfin la Lettre Ensemble (porte-voix des Français d’origine maghrébine en France).
Depuis 2011, Mehdi Qotbi a été nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI président de la Fondation Nationale des Musées du Maroc pour développer l’offre muséale nationale, et valoriser le riche patrimoine culturel du Maroc. Il a reçu de nombreuses distinctions dans plusieurs pays : Commandeur de la Légion d’honneur, Officier de l’Ordre du Trône au Maroc, Commandeur du Mérite National Civil du Royaume d’Espagne, Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, et Grand Officier de l’Ordre National du Mérite en France…
Après les expositions Rencontres écrites (1988) et Lumière Invisible. Yahya et Qotbi (2013), l’Institut du monde arabe dévoile en 2024 sa première rétrospective, soulignant la richesse de son parcours artistique.